RISQUES LIÉS AUX CHUTES DE HAUTEUR (source I.N.R.S)

Ce qu’il faut retenir


Travailler sur une charpente, un toit, un pylône, une plate-forme, un échafaudage… Qu’il soit temporaire ou régulier, le travail en hauteur peut être une activité à risque. Les chutes avec dénivellation constituent en effet la seconde cause d’accidents du travail mortels après ceux de la circulation. Pour prévenir les chutes de hauteur, il faut agir à la fois sur la conception des ouvrages ou des équipements, sur les postes de travail et sur les modes opératoires. De nombreux travailleurs sont amenés à travailler en hauteur : professionnels du BTP, agents de réseaux électriques, agents d’entretien et techniciens de
maintenance des entreprises, travailleurs du spectacle... Chaque année, plus de 10 % des accidents du travail avec arrêts sont dus aux chutes de hauteur. Les chutes de hauteur représentent la 2e cause d’accidents mortels liés au travail. Ces accidents surviennent dans tous les secteurs d’activité, mais c’est dans le secteur de la construction que l’on constate la plus forte proportion et les conséquences les plus graves.

Situations de travail à risque


Les chutes peuvent survenir depuis :

  • des toitures, charpentes, terrasses de bâtiments…
  • des moyens d’accès à des zones en surélévation : échelles, escaliers, passerelles…
  • des pylônes ou d’autres équipements de travail (échafaudage, camion citerne…).
  • Le travail à proximité d’une tranchée, d’une fouille ou d’une falaise, bien que n’étant pas à proprement parler un travail en hauteur, présente les mêmes risques.
  • Les chutes depuis des hauteurs qui peuvent être considérées comme relativement faibles

Prévenir les risques de chute de hauteur


L’identification de toutes les situations de travail exposant les salariés aux risques de chute doit intervenir le plus en amont possible afin de proposer des solutions permettant d’éviter l’exposition au risque.
La réflexion doit porter sur tous les postes de travail concernés par un risque de chute de hauteur, y compris ceux qui ne concernent que l’entretien. Elle doit également comprendre l’examen des conditions d’accès à ces postes. La démarche de prévention des risques des chutes de hauteur doit être conduite : dès la conception d’un ouvrage ou d’un équipement de travail, dans l’analyse du poste de travail,
dans l’analyse du mode opératoire pour les travaux d’installation et de maintenance. Cette démarche nécessite souvent d’impliquer des acteurs différents (concepteurs, maîtres d’ouvrage, utilisateurs des équipements…) pour aboutir à une solution satisfaisante. Elle s’appuie sur les principes généraux de prévention édictés par le Code du travail (voir schéma ci-dessous).

Quelques exemples de situations de travail à risque de chutes de hauteur

  • Lors de travaux de terrassement en présence de tranchées ou de fouilles
  • Depuis une charpente, la rive d’un toit en pente ou d’une terrasse…
  • À travers une couverture à la suite de la rupture d’un élément en matériau fragile
  • Depuis des pylônes ou depuis certains équipements de travail (engins de chantier, camions citernes…)
  • Lors de l’accès à des zones en surélévation par des échelles, des escaliers, des passerelles…
  • Lors du montage d’échafaudages

Echelle et escabeau

Équipements d’accès en hauteur : échelles, escabeaux et marchepieds
Plus de 20 % des chutes entraînant une incapacité permanente dans les accidents du travail sont des chutes depuis des échelles ou des escabeaux… L’utilisation de ces matériels reste encore aujourd’hui la 2e cause de chutes graves dans le cadre du travail. Elle doit donc absolument être bannie comme poste de travail au profit de matériels comme les plates-formes individuelles roulantes.

Ce que prévoit la réglementation


Au titre de la réglementation, les échelles, escabeaux et marchepieds sont à considérer comme des équipements de travail permettant un accès en hauteur (notamment pour atteindre un plan de travail), mais pas comme des équipements pour le travail en hauteur. Le Code du travail indique ainsi qu’« il est interdit d'utiliser les échelles, escabeaux et marchepieds comme poste de travail. Toutefois, ces équipements peuvent être utilisés en cas d'impossibilité technique de recourir à un équipement assurant la protection collective des travailleurs ou lorsque l'évaluation du risque a établi que ce risque est faible et qu'il s'agit de travaux de courte durée ne présentant pas un caractère répétitif » (article R. 4323-63).
En tant qu’équipements de travail, les échelles, escabeaux et marchepieds sont soumis à un certain nombre de prescriptions (articles R. 4323-81 à R. 4323-88 du Code du travail). Notamment, leurs matériaux constitutifs et leur assemblage doivent être solides, résistants, et doivent permettre une utilisation adaptée de l’équipement du point de vue ergonomique (article R. 4323-81). Leur stabilité doit pouvoir être assurée et les échelons ou marches doivent pouvoir être placés horizontalement (article R. 4323-82).
Les échelles fixes doivent être conçues, équipées et installées de manière à prévenir les chutes de hauteur. Des paliers de repos doivent être aménagés en fonction de la hauteur d’ascension (article R. 4323-83).
L’utilisation d’échelles fixes ou d’échelles portables doit se faire en respectant un certain nombre de règles (articles R. 4323-84 à R. 4323-88). Toutes doivent
permettre à l’utilisateur de disposer d’une prise et d’un appui sûrs. Le port de charges, légères et peu encombrantes, doit rester exceptionnel (article R. 4323-88).

Normes relatives aux échelles

Échelles fixes : NF E 85-016, NF E 85-015, NF E 85-012
Échelles portables : NF EN 131-1, NF EN 131-2, NF EN 131-3, NF EN 131-4
Escabeaux : NF EN 14183


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